Actualités

Le préfet pas très gracieux... avec les jeunes des quartiers.

Mobilisation RUSF

http://www.rusf21.lautre.net/logo/2009_07_16_logo3.gif
Hier soir nous étions de nouveau devant la préfecture pour soutenir M ABBASSI, 23 ans.

Il commence ses études post-bac à Paris dans une école d'architecte "La Vilette". Ne souhaitant pas poursuivre dans cette voie où il réussit néanmoins, il se tourne en 2004 vers sa première passion: le football.



C'est ainsi qu'il entre en STAPS à Dijon dans le but d'enseigner plus tard le sport aux jeunes. Connaissant les taux d'échecs dans cette filière, il ne se fait pas trop d'illusions. En effet, moins de 30% des élèves de chaque année peuvent espérer passer au niveau supérieur. Cette politique de "quotas" découle directement de la volonté de réduction du nombre de fonctionnaires voulu par les différents gouvernements depuis 2002.



Sachant cela, Mohammed Ibrahim ABBASSI ne se décourage pas et entame en 2005 un bénévolat au
centre social de son quartier: Les grésilles. Pendant deux ans il organise chaque samedi pour les nombreuses équipes de jeunes des rencontres avec d'autres centres, entraîne les jeunes, leur trouve des sponsors, supporté ainsi par tout un quartier.



C'est un jeune parfaitement intégré qu'à décidé d'expulser le préfet. Au cours du mois de mai 2006, mauvaise nouvelle, les notes insuffisantes ne permettent pas un renouvellement du titre de séjour. "A partir de ce moment sa vie s'est arrêtée" nous disait hier soir un proche, qui l'a aidé dans ses démarches.



Pendant près d'un an il va épuiser tout les recours face à une préfecture imperturbable derrière ses quotas à remplir. Mohamed Ibrahim ABBASSI vit depuis avril 2007 dans la clandestinité, évitant le piège du rendez-vous en préfecture afin d'être "régularisé", et qui se termine dans la pluspart des cas par un séjour en centre de rétention.


Hier soir étaient présents le représentant du maire de Dijon, Monsieur GRANDGUILLAUME, soucieux de faire entendre à Xavier INGLEBERT la réussite de l'intégration de Mohammed ; son père, ancien combattant, enrôlé de force en 1940, engagé volontaire pour 30 ans en 1950 ; et les membres de la famille qui ont suivi le dossier. Il avaient emmené avec eux une promesse d'embauche d'une jeune entreprise des Grésilles. Sa famille s'engage à ne rien demander d’autres à l'Etat qu'une régularisation, se chargeant du toit, de la nourriture et des finances...Rien n'y fît.



M INGLEBERT, reconnaissant que c'était "quelqu'un de bien", a juré ne rien pouvoir faire le recours n'étant pas "dans le délai" . Il s'est en revanche engagé à favoriser son retour au pays, sans néanmoins être sûr de pouvoir le faire revenir.



C'est une vie brisée que n'a pas voulu gracier hier soir la préfecture. Dans la clandestinité, il ne peut ni revoir ses jeunes, ni sa copine, ni sa famille, ni jouer au football. Cela compromet de plus la promesse d'embauche. Si la République française s'en prend à ses propres pilliers dans les quartiers, elle risque une fois de plus de s'étonner d'avoir le feu aux fesses!


En accord avec son comité de soutien aux Grésilles, nous nous engageons pour notre part à ne pas laisser repartir Mohammed. Ce n'est pas une grâce que nous lui accordons, mais un titre de séjour, qu'il mérite haut la main! Et nous sommes tous prêts à retourner voir le préfet encore et encore jusqu'à lui faire entendre raison!
Retour - Envoyé par RUSF21